Peut-on planter directement dans du compost ? 

par | Oct 11, 2024 | RECYCLAGE | 0 commentaires

Le compost est un matériau organique obtenu par la décomposition de déchets végétaux et animaux.  Ce processus, appelé compostage, enrichit le sol en nutriments et améliore sa structure. 

Il est utilisé comme amendement naturel pour favoriser la croissance des plantes et réduire les déchets organiques. Il est possible de planter directement dans du compost à condition de respecter certaines régles, notamment sur le choix des plantes que vous allez mettre dans le compost.

Il peut être utilisé pour créer des bordures de jardin, des plates-bandes surélevées ou même comme couche supérieure pour enrichir le sol existant.

Dans cet article, nous vous transmettons les points à connaître concernant la plantation directe dans du compost : 

    Dans quel type de compost peut-on planter directement ?

      Assurez-vous que le compost est bien décomposé et mature

      Un compost mature désigne un compost qui a terminé son processus de décomposition et est prêt à être utilisé. Il est sombre, a une texture fine et une odeur terreuse agréable. 

      À ce stade, les matières d’origine ne sont plus reconnaissables, et le compost est riche en nutriments, ce qui le rend idéal pour enrichir le sol et favoriser la croissance des plantes. 

      Un compost mature est généralement obtenu après plusieurs mois de compostage. Un compost immature peut contenir des agents pathogènes ou des graines de mauvaises herbes, pouvant perturber la croissance et la santé de vos plantes

      Si vous souhaitez utiliser votre compost pour planter des fleurs directement dedans, veuilelz également ) être vigileant sur les différents aliments que vous mettez dans votre compost, par exemple si vous jetez certains fruits ou certains aliments comme des ananas ou des crevettes, vous pouvez fortement augmenter l’acidité de votre compost et donc réduire sa qualité. Il sera donc ensuite plus difficile d’y cultiver certaines plantes.

      Pour en savoir plus, voici une liste d’articles sur les aliments que vous pouvez jeter ou non dans un compost :

      Mélanger le compost avec de la terre avant de planter des végétaux

      Bien qu’il soit possible de planter dans du compost pur, il est souvent préférable de le mélanger avec du sol pour améliorer la structure et le drainage

      Le drainage est un processus qui consiste à évacuer l’excès d’eau d’un sol ou d’une surface afin d’améliorer sa gestion hydrique. Le drainage est essentiel pour éviter l’engorgement des sols, prévenir les inondations, protéger les racines des plantes et maintenir la structure du sol, ce qui favorise une croissance saine des végétaux.

       Le compost, bien qu’il améliore la structure du sol, a une forte capacité à retenir l’eau.  Si utilisé seul, il peut retenir trop d’humidité, ce qui peut entraîner un engorgement et réduire le drainage

      Avec le temps, un compost pur peut se tasser, surtout s’il est soumis à des pressions, ce qui peut créer une couche dense et imperméable, limitant ainsi le passage de l’eau et de l’air. De plus, il n’offre pas la même structure que le sol mélangé avec des matières minérales (comme le sable ou l’argile). Cette absence de particules minérales peut nuire à la circulation de l’eau et de l’air dans le sol

      Un compost pur peut avoir un pH et des niveaux de nutriments inadaptés pour certaines plantes, ce qui peut affecter leur développement et leur capacité à gérer l’eau. 

      Vérifiez le pH pour vous assurer qu’il est adapté aux plantes que vous souhaitez cultiver.  La plupart des plantes préfèrent un pH entre 6 et 7.

      Veillez à ne pas trop arroser votre compost, un excès d’humidité pouvant entraîner la pourriture des racines. 

      C’est pourquoi, sauf pour les plantes qui apprécient un apport particulièrement riche en matière organique, il est habituellement recommandé de mélanger 50% de compost avec 50% d’un autre type de sol ou matériaux, tel que de la terre de jardin, du perlite, ou du sable. 

      A LIRE :   Comment obtenir un composteur gratuitement ?

      Quelles sont les plantes que l’on peut cultiver dans un compost ?

      Certaines plantes, comme les légumes et les fleurs, peuvent bien se développer dans du compost, tandis que d’autres, comme les plantes acidophiles, peuvent nécessiter un sol plus spécifique. Tenez compte des besoins en nutriments de chaque plante.

      Voici quelques exemples de plantes qui conviennent bien au compost : 

      1. Légumes à croissance rapide (tomates, laitues, courgettes) : Ces plantes bénéficient des nutriments riches du compost, ce qui favorise leur croissance.
      2. Plantes gourmandes (pommes de terre, poivrons, cucurbitacées) : Elles demandent beaucoup de nutriments et prospèrent dans un sol riche en compost.
      3. Plantes à fleurs annuelles (géraniums, pétunias, cosmos) : Elles aiment les sols riches et bien amendés pour fleurir abondamment.
      4. Arbres fruitiers (pommiers, poiriers, pruniers) : Un apport modéré de compost au pied de ces arbres améliore la structure du sol et la rétention d’eau.
      5. Plantes aromatiques (basilic, menthe, persil) : Elles apprécient le compost pour son apport en nutriments, mais attention à ne pas utiliser du compost trop dense qui pourrait mal drainer.

      Exemple de plantes qui sont difficiles à cultiver dans du compost : 

      1. Plantes succulentes (cactus, aloès, agaves) : Ces plantes préfèrent des sols secs et bien drainés, alors que le compost retient trop d’humidité pour elles.
      2. Plantes méditerranéennes (lavande, romarin, thym) : Elles n’aiment pas les sols riches en matière organique et préfèrent des sols pauvres et bien drainés.
      3. Plantes de rocaille : Ces plantes adaptées à des sols pauvres et très drainants risquent de pourrir dans un compost trop humide.
      4. Fougères : Elles apprécient les sols acides et bien aérés, alors que certains composts peuvent être trop riches et mal drainés pour elles.
      5. Plantes carnivores (sarracénies, dionées) : Elles prospèrent dans des sols pauvres en nutriments, et un excès de compost pourrait être néfaste pour elles.

      Comment améliorer la qualité de son compost pour y cultiver des plantes ?

      Planter dans du compost enrichi en micro-organismes bénéfiques peut favoriser la santé des plantes. En ajoutant des vers de terre ou d’autres petits organismes comme les collemboles, acariens ou mille-pattes, vous pouvez améliorer la structure et la fertilité du sol. 

      Le rôle des vers de terre et autres organismes dans l’amélioration de la structure du sol 

      1.  Aération du sol : Les vers de terre creusent des tunnels en se déplaçant dans le sol, ce qui améliore son aération. Cette aération est cruciale pour que les racines puissent accéder à l’oxygène nécessaire à leur respiration, et pour faciliter la pénétration de l’eau dans le sol.
      1. Amélioration du drainage : Grâce aux tunnels créés par les vers, l’eau s’écoule plus facilement à travers le sol, réduisant les risques d’engorgement et de pourriture des racines. Cela permet également d’éviter une stagnation de l’eau, favorisant un bon drainage.
      1. Humus de qualité : Les vers de terre ingèrent de la matière organique en décomposition et la transforment en humus, un matériau particulièrement riche en nutriments et stabilisé. L’humification favorise une meilleure rétention des nutriments, tout en les rendant plus accessibles aux racines des plantes.
      1. Mélange des couches de sol : Les vers et autres organismes participent à un mélange constant des différentes couches du sol, favorisant une meilleure répartition des nutriments et des matières organiques, et créant un environnement propice à la croissance des plantes.

      Synergie entre micro-organismes et macro-organismes

      La combinaison des micro-organismes (bactéries, champignons) et des macro-organismes  (vers de terre, insectes) dans un compost enrichi crée une synergie naturelle qui profite à l’ensemble de l’écosystème du sol.

      • Les vers de terre favorisent la prolifération des micro-organismes en mélangeant et en aérant le compost, ce qui optimise la décomposition.
      • Les micro-organismes nourrissent les plantes en décomposant la matière organique, tandis que les vers et autres organismes améliorent la structure du sol, créant ainsi des conditions optimales pour la croissance.
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      En utilisant un compost enrichi en micro-organismes et en intégrant des organismes vivants comme les vers de terre, vous améliorez la structure, la fertilité et l’aération du sol, tout en augmentant la disponibilité des nutriments. Cela favorise un environnement sain pour les racines des plantes, permettant une croissance plus robuste, une meilleure absorption de l’eau, et une résistance accrue aux maladies.

      Mettre en place une rotation des cultures pour garder un sol fertile

      Si vous utilisez du compost dans votre potager, la rotation des cultures reste essentielle pour maintenir la santé globale du sol et éviter les déséquilibres ou problèmes liés aux maladies et ravageurs.

      La rotation des cultures signifie alterner les types de plantes cultivées dans une parcelle de potager chaque année. Cela permet de prévenir l’accumulation de maladies ou de parasites spécifiques à certaines plantes, qui pourraient se développer si les mêmes cultures sont plantées au même endroit trop souvent. En changeant les plantes (par exemple, en alternant légumes-racines, légumes-feuilles et légumineuses), vous réduisez les risques d’épuiser les nutriments spécifiques et de favoriser la propagation de parasites ou de pathogènes qui attaquent une seule famille de plantes.

      Pour pratiquer efficacement la rotation des cultures dans votre potager, voici les étapes à suivre :

      1. Divisez votre potager en parcelles

      Séparez votre potager en plusieurs parcelles (3 ou 4, par exemple). Chaque parcelle accueillera un type de culture différent chaque année. Cela permet d’organiser les rotations de manière plus facile à gérer.

      1. Classifiez vos plantes par familles
      Classifiez ses plantes par famille

      Les plantes appartiennent à différentes familles, qui ont souvent des besoins nutritifs et des sensibilités aux maladies similaires. Voici un exemple de classification par familles :

      • Solanacées : tomates, poivrons, aubergines, pommes de terre.
      • Légumineuses : haricots, pois, fèves.
      • Brassicacées (ou crucifères) : choux, brocolis, radis, navets.
      • Cucurbitacées : courges, concombres, melons, courgettes.
      • Liliacées : oignons, poireaux, ail.
      • Apiacées : carottes, céleri, fenouil. 
      1.  Planifiez la rotation sur 3 à 4 ans

      Pour maximiser l’efficacité de la rotation, suivez un cycle de 3 à 4 ans. Chaque année, vous déplacez chaque groupe de plantes vers une autre parcelle. Voici un exemple sur 4 ans :

      • Année 1 :
        • Parcelle 1 : Solanacées
        • Parcelle 2 : Légumineuses
        • Parcelle 3 : Brassicacées
        • Parcelle 4 : Cucurbitacées
      • Année 2 :
        • Parcelle 1 : Légumineuses (pour enrichir le sol en azote)
        • Parcelle 2 : Brassicacées
        • Parcelle 3 : Cucurbitacées
        • Parcelle 4 : Solanacées
      • Année 3 :
        • Parcelle 1 : Brassicacées
        • Parcelle 2 : Cucurbitacées
        • Parcelle 3 : Solanacées
        • Parcelle 4 : Légumineuses
      • Année 4 :
        • Parcelle 1 : Cucurbitacées
        • Parcelle 2 : Solanacées
        • Parcelle 3 : Légumineuses
        • Parcelle 4 : Brassicacées
      1. Alternez selon les besoins du sol

      Plantes gourmandes (Solanacées, Cucurbitacées) doivent être suivies par des plantes qui enrichissent le sol, comme les légumineuses, qui fixent l’azote dans le sol.

      Plantes peu exigeantes (carottes, oignons) peuvent suivre après les plantes gourmandes pour éviter l’épuisement rapide des nutriments.

      1. Prenez en compte les engrais verts

      Vous pouvez intercaler des engrais verts (comme le trèfle, la luzerne, la moutarde) dans le cycle, en les semant entre deux cultures. Ils enrichissent le sol et améliorent sa structure.

      Planter directement dans le compost est une méthode naturelle pour cultiver des plantes. Pour ceux qui cherchent des alternatives plus contrôlées, vous pourriez explorer comment fabriquer un engrais hydroponique maison. Cette approche vous permet de gérer précisément les nutriments fournis à vos plantes, offrant une perspective différente sur la culture écologique.

      1. Tenir un journal de culture

      Notez chaque année où vous avez planté chaque type de culture pour faciliter la planification des années suivantes. Cela vous aidera à garder une trace des rotations et à éviter les erreurs.

      Comme vous l’avez vu dans cet article, il est tout à fait possible de planter directement des plantes dans du compost, à condition de préparer un minimum votre culture. Une fois votre compost bien mélangé et votre plan de culture prêt, vous pouvez avoir de très bon résultat en faisant des cultures de certaines plantes dans du compost.

      Noémie autrice sur soutenir lecologie

      Noémie Rousseau, Autrice sur soutenirlecologie.fr

      En savoir plus sur Noémie Rousseau

      Noémie à 27 ans et fait partie du collectif « Pour un réveil pour l’écologie » depuis ses 20 ans. Elle cherche à diminuer son empreinte carbone de manière quotidienne et cherche surtout à faire prendre conscience à chacun des dangers du réchauffement climatique pour que petit à petit les gens prennent conscience de l’importance de soutenir l’écologie.

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