Si vous en avez assez des hortensias et des lilas que tout le monde possède, il est peut-être temps de découvrir un arbuste moins connu, mais tout aussi magnifique pour apporter une touche d’originalité à votre jardin. Le Kolkwitzia amabilis, surnommé « buisson de beauté », est une véritable pépite horticole qui mérite une place de choix dans nos espaces verts.
Ce magnifique arbuste, qui offre une floraison généreuse et colorée, pourrait bien devenir la star de votre jardin cet été. Et la meilleure période pour le planter ? Le début du mois de juin, lorsque les conditions climatiques sont idéales pour qu’il s’établisse en douceur.
Le Kolkwitzia : portrait d’un arbuste aux multiples atouts
Originaire des régions de Chine centrale, le Kolkwitzia amabilis a été introduit en Europe au début du XXe siècle par le botaniste Ernest Wilson. Malgré sa présence depuis plus d’un siècle dans nos jardins, il reste relativement méconnu en France, contrairement à sa popularité dans des pays comme l’Angleterre et les États-Unis.
Cet arbuste, appartenant à la famille des Caprifoliacées (tout comme le chèvrefeuille), peut atteindre 3 mètres de hauteur et autant en largeur. Son port souple et étalé lui confère une grâce naturelle qui structure parfaitement les massifs ou les bordures de jardin. Grâce à sa silhouette légère et aérée, il devient un atout décoratif toute l’année.
Une floraison spectaculaire qui justifie son surnom
Le Kolkwitzia porte bien son surnom de « buisson de beauté ». En mai et juin, il se couvre d’une multitude de petites clochettes roses délicatement veinées de jaune. Ces fleurs, regroupées par deux et formant de petites grappes, créent un effet de cascade florale tout à fait remarquable. Pendant environ trois à quatre semaines, l’arbuste se transforme en un véritable nuage de fleurs, apportant une touche de couleur au jardin lorsque les lilas commencent à faner et avant que les hortensias ne prennent le relais.
Ce spectacle floral tardif comble l’écart de floraison entre les fleurs printanières et les plantes estivales, assurant ainsi une continuité décorative dans votre espace extérieur.
Un feuillage et une écorce décoratifs toute l’année
L’intérêt du Kolkwitzia ne se limite pas à sa floraison. Son feuillage caduc prend des teintes dorées à l’automne, ajoutant de la beauté même après la chute des feuilles. En hiver, c’est son écorce qui prend le relais. Celle-ci s’exfolie en fines lamelles sur les branches plus âgées, offrant des couleurs rousses et brunes qui ajoutent du caractère à votre jardin durant la saison froide.
Pourquoi planter le Kolkwitzia début juin ?
Le début du mois de juin est une période idéale pour planter cet arbuste, et ce pour plusieurs raisons. Les températures douces et les sols réchauffés favorisent un enracinement optimal sans la contrainte des fortes chaleurs estivales. De plus, planter après la floraison permet au Kolkwitzia de concentrer son énergie sur l’établissement de ses racines plutôt que sur la production de fleurs, favorisant ainsi une meilleure reprise.
En choisissant de le planter en juin, vous lui offrez suffisamment de temps pour s’enraciner avant l’arrivée des premiers froids. Un arbuste bien établi avant l’hiver aura toutes les chances de produire une floraison spectaculaire dès le printemps suivant.
Période de plantation idéale :
- Début juin : conditions optimales pour un enracinement solide.
- Automne : moins idéal, avec le risque de gel pour les jeunes plants.
- Plein été : déconseillé en raison du stress hydrique.
Comment réussir la plantation et l’entretien du Kolkwitzia ?
Voici quelques conseils simples pour garantir le succès de la plantation et l’entretien de votre Kolkwitzia.
Choisir le bon emplacement
Le Kolkwitzia se plaît dans des endroits ensoleillés ou légèrement ombragés l’après-midi. Un emplacement bien exposé favorisera une floraison abondante. En revanche, dans les régions aux étés particulièrement chauds, une mi-ombre pourrait être préférable.
Concernant le sol, cet arbuste est très adaptable et peut prospérer dans presque tous les types de terre, même calcaires, à condition qu’ils soient bien drainés. Il évite les sols détrempés qui risquent de pourrir ses racines.
Les étapes d’une plantation réussie
- Creusez un trou deux à trois fois plus large que la motte et légèrement plus profond.
- Améliorez la terre en y incorporant du compost bien décomposé et, si nécessaire, du sable pour améliorer le drainage.
- Trempez la motte dans de l’eau avant la plantation pour l’hydrater correctement.
- Placez l’arbuste dans le trou de manière à ce que le collet (jonction entre les racines et la tige) soit au niveau du sol.
- Remplissez le trou avec la terre amendée sans tasser excessivement.
- Arrosez abondamment et formez une cuvette autour de la base de la plante pour retenir l’eau.
- Paillez le sol pour maintenir l’humidité et éviter la pousse des mauvaises herbes.
Un entretien minimal pour un résultat maximal
Le Kolkwitzia est un arbuste facile à entretenir. Une fois installé, il demande peu de soins :
- Arrosage : régulièrement la première année, puis uniquement en cas de sécheresse prolongée.
- Fertilisation : un apport de compost au printemps suffit.
- Taille : une taille limitée pour maintenir une forme harmonieuse. Supprimez les branches les plus âgées tous les 3 à 4 ans pour favoriser le renouvellement.
- Maladies et parasites : exceptionnellement résistant, il n’est pas souvent affecté par des problèmes phytosanitaires.
Comment intégrer le Kolkwitzia dans votre jardin ?
Le Kolkwitzia, avec son port élégant et sa floraison spectaculaire, trouve sa place dans divers styles de jardin.
En isolé, pour un effet spectaculaire
Plantez-le en isolé sur une pelouse ou dans un coin du jardin. Il peut être laissé assez libre, à condition de lui laisser 3 mètres de chaque côté pour qu’il puisse se développer pleinement. L’effet visuel de sa floraison en solitaire est remarquable.
En haie libre ou en massif d’arbustes
Associez-le à d’autres arbustes à floraison échelonnée pour créer une haie libre et colorée. Il se marie particulièrement bien avec le Weigela, le Deutzia ou le Philadelphus, dont les floraisons se chevauchent.
Dans un jardin naturel ou champêtre
Avec son allure décontractée et sa floraison abondante, il s’intègre parfaitement dans un jardin d’inspiration naturelle. Plantez des vivaces qui apprécient la mi-ombre, comme des géraniums ou des hellebores, pour créer un joli tableau végétal à plusieurs niveaux.
Où se procurer le Kolkwitzia en France ?
Le Kolkwitzia est relativement rare dans les jardins français, mais il est tout de même possible de le trouver :
- Pépinières spécialisées : recherchez des pépinières spécialisées en arbustes d’ornement. Certains établissements peuvent même commander cet arbuste sur demande.
- Marchés aux plantes et foires horticoles : ces événements sont souvent une excellente occasion de découvrir des plantes moins courantes.
- En ligne : de nombreuses pépinières en ligne proposent une large variété de Kolkwitzia, dont les variétés ‘Pink Cloud’ ou ‘Dreamcatcher’.
Témoignages de jardiniers conquis
Les jardiniers qui ont planté le Kolkwitzia en France en sont généralement ravis. Marie, jardinière en Bourgogne, confie : « Mon Kolkwitzia est devenu l’arbuste préféré de mon jardin. Il fleurit abondamment chaque année, et ses petites clochettes roses éblouissent mes visiteurs. C’est un véritable spectacle ! »
Pierre, pépiniériste, ajoute : « Le Kolkwitzia est un arbuste très résistant, idéal pour ceux qui cherchent à ajouter une touche d’originalité à leur jardin. Une fois vu en fleurs, il est difficile de ne pas l’adopter. »
Conclusion
Le Kolkwitzia amabilis est sans doute l’un des meilleurs choix pour donner un coup de frais à votre jardin. Facile à entretenir, spectaculaire lors de sa floraison, et adapté à diverses compositions paysagères, il a tout pour plaire. Alors pourquoi ne pas en profiter pour planter ce « buisson de beauté » dès début juin ? Vous serez récompensé par sa magnifique floraison dès le printemps suivant.

Sophie Toupin est une autrice engagée sur le site soutenirlecologie.fr, où elle partage son expertise en écologie et en développement durable. Titulaire d’un doctorat en études des communications de l’Université McGill, elle est actuellement professeure au Département d’information et de communication de l’Université Laval. Ses recherches portent sur les approches critiques du numérique et la lourde consommation d’énergie liée à l’intelligence artificielle
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